Exposition à la Fondation Pierre Bergé -Yves Saint Laurent (Paris)
Le Kabuki est une forme de théâtre traditionnel japonais qui a émergé au début de la période Edo (1603-1868). Basé sur des légendes populaires et caractérisé par les costumes, les actions stylisées et l’utilisation des deux rôles masculins et féminins par des acteurs masculins, le Kabuki se réfère à un style de théâtre jadis considéré comme avant-gardiste.
C’est un divertissement théâtral dans lequel le fantastique se combine avec l’art de l’acteur. La danse-théâtre japonaise se distingue des autres genres dramatiques par des caractéristiques spécifiques, notamment le Kesho (un maquillage élaboré porté par ses interprètes), les gestesamplifiés jusque l’exagération pour exprimer des émotions, et un répertoire particulier, y compris les pièces historiques, des drames domestiques et des parties dansées.
La Fondation Yves Saint Laurent rend hommage à travers des pièces uniques de costumes de kabuki. Intitulée « Kabuki, costumes du théâtre japonais », l’exposition présente à Paris de magnifiques pièces qui raviront l’œil du public averti ou néophyte.
« C’est un genre très codifié composé de danse, de chant et d’un jeu d’acteurs très marqué, souligne Aurélie Samuel. Le répertoire de kabuki se partage entre pièces historiques, pièces de la vie quotidienne, sur fond de conflits moraux et sentimentaux, et danse. Ces pièces sont jouées exclusivement par des hommes, d’où l’importance du costume et du maquillage.
Dans le kabuki, les costumes, le maquillage et les accessoires permettent d’identifier immédiatement la pièce et le personnage joué par l’acteur. Au départ, le kabuki moins noble que le nô, ne pouvait pas utiliser la soie ni d’or, alors les créateurs de costume ont inventé des astuces, avec des applications, des broderies, des formes et des reliefs explique la commissaire. »
Colorés, imposants et parfois très imagés, ces 34 costumes sont accompagnés de leurs accessoires de scène et retracent ainsi l’histoire de ce genre théâtral reconnu patrimoine oral et immatériel de l’humanité de l’UNESCO en 2005.
« Le kabuki est un vrai divertissement toujours populaire, qui a eu une influence sur le Japon d’aujourd’hui, que ce soit dans la mode ou dans les mangas à l’image du robot du dessin animé Goldorak, explique la commissaire de l’exposition Aurélie Samuel, chargée des collections textiles au Musée Guimet. Le musée parisien des Arts asiatiques a prêté plusieurs dessins et estampes de ses collections pour éclairer la signification de ces précieux costumes, venus de la société japonaise Shôchiku Costume.
Très spectaculaire, le costume de cérémonie aux grandes manches (daimon) au blason, qui, une fois déployées, rappellent de grands parapluies. Il est porté par le héros d’un des « classiques » du kabuki, Shibaraku. Ces costumes majestueux et très lourds peuvent aussi se transformer au fur et à mesure de l’intrigue, comme celui à décor de feu, pour lequel l’acteur est aidé d’assistants habillés de noir pour être invisibles sur scène.
Enfin, une pièce de kabuki peut rassembler jusqu’à 200 personnes entre les acteurs, leurs assistants et l’orchestre. Des images de spectacle permettent d’ailleurs aux visiteurs de visualiser une représentation de kabuki, malgré la barrière de la langue.
Mais le néophyte peut se contenter d’admirer de remarquables costumes, comme ceux de la pièce des cinq brigands, arborant chacun les symboles de leur personnage sur un tissu bleu profond (la boussole et les vagues pour le chef, ou le poulpe et les coquillages), un magnifique kimono aux motifs de pins sous la neige ou cet étonnant kimono en papier (kamiko), qui se veut le vêtement cousu des lettres envoyées par une courtisane à son bien-aimé réduit à la pauvreté.
Sylvie Perault 17/04/2012
Sources : dossier de presse, le Nouvel observateur du 9/03/2012, Figaro magasine du 10/04/12, Huffington post du 4/04/2012 ;
« Kabuki, costumes du théâtre japonais »
du 7 mars au 15 juillet 2012, Entrée: 7 euros (plein tarif), 5 euros (tarif réduit)
www.fondation-pb-ysl.net
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